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Moon Pil Shim
Exposition du 10 au 15 avril 2006
Ce n'est pas la première fois qu'après avoir suivi du regard les lignes insidieusement tracées sous plexiglas par Moon-Pil Shim, il me prend l'envie d'y intercaler quelques lignes... d'une écriture pourtant moins linéaire.
En effet pour intercepter les longs glissements de couleur, tendus au revers des transparences du support, il me faut interfolier la lourdeur d'un propos à l'évidente simplicité d'un tracé.
Car d'entrée cette peinture est étonnamment lisse et dépourvue de tout embarras. Le parallélisme ligneux et interchangeable de veines bleues, rouges, jaunes ou vertes... ondoyant sur des fonds bleus, rouges, jaunes ou verts... crée un effet de moirage cinétique qui l'apparente à l'art optique du plus be1 effet décoratif.
Je sais pourtant qu'il me faut dépasser cette première vision pour découvrir que l'interconnexion apparente entre esthétisme et hermétisme m'entraîne perfidement dans un univers intérieurement blessé.
Car l'artiste chirurgien à l'aide de son scalpel-cutter incise la linéarité impeccable de la trame. Ce grattage intercostal met à vif un certain nombre de plaies intercellulaires qui gangrènent la trop belle ordonnance de façade.
Moon-Pil séducteur intercède en faveur de SHIM le pervers. Mon regard premier s'éclaire de la luminosité éblouissante d'une brillante virtuosité. Pourtant en deuxième lecture, la limpidité tranquille de la surface me laisse entrevoir les égratignures et arrachements d'une peinture balafrée d'interjections contradictoires. É
Bernard Point
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