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Mathieu Abonnenc
Exposition du 20 au 25 mars 2006
Ce que j'essaie de cerner dans mon travail, ce sont les manières par lesquelles des évènements politiques ou historiques acquièrent une réalité et se fixent dans la mémoire individuelle. L'une d'entre elles est la fictionalisation dont ces faits font l'objet. Celle-ci remplace bientôt dans sa forme et son temps les témoignages de l'évenement réel, prenant ainsi valeur de document apte à son tour à produire une nouvelle fictionnalisation et ainsi de suite dans un mouvement constant de déperdition du témoignage premier.
J'ajoute à cela un questionnement autour de la pensée de la séparation et de l'arrangement du monde auquel elle a présidé. Arrangement s'étant déroulé non sans violence, non sans séquelles (les traumatismes nés des guerres coloniales puis d'indépendance, et qui se constituent dans ce que l'on peut nommer le trauma post-colonial). Arrangement qui reposait principalement sur la manière qu'ont eu les conquérants et leurs suites de rapporter à travers des images les peuples et les terres qu'ils décimaient: cette fictionnalisation dont je parlais plus haut.
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