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Mathieu Dagorn
Exposition du 12 au 17 février
Doit-on obligatoirement avoir les ongles noirs quand on est sculpteur?» Mathieu Dagorn répond avec des gants chirurgicaux en latex, mettant à distance la mythologie quidentifie le fait main à lexpérience «intime» de lauteur. Dans sa pratique, sans doute nourri dune formation en biochimie, le geste est générique, avec la précision dun laboratoire. Il utilise à la fois les codes de la recherche scientifique et limaginaire qui lui est associée. Une blancheur hygiéniste semble dominer ses installations : posé sur une table en carrelage, éclairé par une lampe, un pot de fleurs cassé par accident est aussitôt emballé sous vide. Les plantes sont devenues des sculptures dintérieur, démontables, et fonctionnent à limage de la musique dameublement de Satie : mis sous vitrine, un réseau de branches constituées de lemboîtement de micropipettes, fait pousser des mini écouteurs qui diffusent un bruitage délicat. Une écologie du contrôle qui ne peut quattendre le désastre. « Ou comment une peau développe un grain de beauté, puis plus tard (ou plus loin) un mélanome malin.
Pedro Morais
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